Depuis trois décennies, la Province du Nord-Kivu, en RD Congo, est victime des conflits armés ayant provoqué le déplacement des populations et la surpopulation dans les milieux d’accueil. L’étude menée dans les agglomérations de Luofu, Kikuvo, Kivako et Matembe, en Territoire de Lubero, a démontré que cette explosion démographique est à la base des problèmes environnementaux : (i) Accélération de la déforestation, (ii) Rareté des terres arables provoquant la surexploitation et l’infertilité du sol, la faible production agricole, la carence alimentaire, …
La vérification des hypothèses formulées au départ a dégagé deux constats majeurs, à savoir : (i) Les organisations humanitaires de la zone se préoccupent plus de la distribution de l’aide humanitaire en vivres et non vivres, sans se préoccuper des pratiques environnementales susceptibles de limiter la déforestation ; et (ii) Ces intervenants (national et international) n’ont pas de politique environnementale qui leur permettrait de protéger l’environnement à travers leurs interventions respectives.
L’environnement étant le support de la vie, toute intervention en faveur de la population devrait se référer, de manière complémentaire, aux piliers de durabilité dont l’environnement, le social, l’économie et la culture. Tout en continuant à accorder priorité urgente aux vies humaines en péril, il importe d’avoir aussi un regard prudent sur l’avenir des bénéficiaires à moyen et long termes.
Ainsi, l’étude suggère que toute intervention humanitaire intègre l’évaluation des risques environnementaux, l’éducation environnementale, la promotion de l’agroécologie pour l’agriculture familiale et l’économie de l’énergie-bois dans la cuisson de la nourriture en famille. De cette manière, il serait aisé d’organiser l’aide humanitaire tout en veillant harmonieusement aux normes environnementales et à la durabilité de la vie humaine, fondé sur une politique environnementale des intervenants.
Ceci est en parfaite cohérence avec l’éthique humanitaire notamment le Code de conduite pour le mouvement international de la Croix Rouge et pour les organisations humanitaires publié en 1994 (cf. article 8) ; le principe de « ne pas nuire » ; la norme humanitaire fondamentale de qualité et de redevabilité publiée en 2015, spécialement aux engagements 3 et 9 et au principe sphère sur la protection de l’environnement. Enfin, ceci est soutenu par la loi congolaise n° 11/009 du 09 Juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement, spécialement l’article 4 : « …Les organismes publics et privés créent en leur sein une fonction relative au suivi de la gestion environnementale de leurs secteurs d’activités respectifs ».
4 réponses à “Protection de l’environnement dans les réponses humanitaires au Nord-Kivu, République Démocratique du Congo”
-
Merci pour les articles partager
-
Bonne approche et merci pour ta contribution
-
merci pour l ‘articles
-
Merci
Laisser un commentaire